Le Silence du Monde

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2017

« ... avec de larges possibilités offertes grâce aux grands espaces de travail, stimulant puisque nous nous retrouvons immergés dans un groupe d’artistes... »

Temps Partiel est un collectif de trois artistes (Chanmax et JJ Fresh de Brie) dipômés des ENSAD de Nancy en 2014, expérimentant la relation texte/image/son au travers de performances audiovisuelles. Depuis 2016, Temps partiel s’est produit dans de nombreux festivals en France et à l’étranger (Epinal, Nancy, Montpellier, Lausanne, Amsterdam…)
Chanmax (Damien Gete) est un projet de musique électronique basé sur le mixage de pistes et de samples-maison, utilisant des enregistrements d’objets tintant, des harmoniques de moteurs de voiture, des jeux d’instruments acoustiques bricolés...
JJ Fresh de Brie est un collectif de deux jeunes artistes (Jeannie Brie et Julie Freichel) qui développe sa recherche autour de créations vidéographiques gérées en temps réel. Leur travail, en collaboration avec des artistes musiciens, questionne le rapport entre image et son. De leurs expériences naissent ainsi des performances qui tendent généralement vers le ciné-concert.
La musique électronique est prise alors comme un prétexte, comme un outil ou une passionnante blague. Permettant des boucles entêtantes; des bidouillages tordants et des collages sonores imprévus, c’est sans prétention mais avec ironie que les machines ont le soin d’organiser la musique et d’émettre les sons. C’est avec joie et grand appétit que les sons nous font passer radicalement d’un paysage à un autre, d’une ambiance cosmique à des phases colériques permettant quelques danses au hasard d’une ballade enivrante.

Compte-rendu de résidence

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C’est en juillet que notre collectif performatif (performances vidéo/son expérimental gérées en temps réel) découvre la résidence Le silence du Monde, à Saint Vincent de Durfort. Nous sommes conviés par Sébastien Gouju à travailler tous les trois, afin de produire une nouvelle performance. C’est l’occasion rêvée pour nous d’expérimenter pour la première fois un temps long et exclusif de création, à l’abris des impératifs quotidien.
Nous arrivons donc à Saint Vincent sans idée arrêtée mais plutôt avec des axes de recherche : l’envie d’être plus « présents » dans la performance, de se détacher de l’outil numérique, la nécessité de revenir à des choses simples voire primitives… (passage par le dessin, le gribouillis, les chants murmurés, les actions simples, les nappes de sons en un accord, les phrases répétées/scandées…) C’est un nouveau laboratoire qui s’ouvre alors devant nous, avec de larges possibilités offertes grâce aux grands espaces de travail, stimulant puisque nous nous retrouvons immergés dans un groupe d’artistes avec qui nous pouvons échanger sur nos différentes démarches, et constater les avancées, réflexions de chacun. Nous découvrons la maison, ce et ceux qui l’habite(nt), qui ne manque pas d’objets inspirants. Nous nous installons dans l’atelier de peinture et tentons de nouvelles manières de générer du son ou de l’image. Nous marchons ensuite dans les paysages alentours, les filmons, goûtons à la vie quotidienne de ce charmant village, rencontrons ses habitants… Puis s’amorce une phase de relevés, nous prenons note, avec sous nos yeux les objets-souvenirs de Jean Claude Maes, dont les diverses maquettes préfigurant ses vidéos d’animation, sa large vidéothèque… Nous collectons des images, débutons des compostions sonores, passant par exemple par la création d’instrument en céramique; nous tâtonnons.
Puisque le format résidence nous permet un temps confortable nous alternons glanage vidéo, expérimentations sonores, et création d’animation. Très rapidement nous sentons la nécessité de s’accorder des temps d’improvisation ensemble. Nous filmons et analysons pour comprendre dans quelle direction notre « sensibilité collective » nous mène. C’est dans cette gymnastique constante entre création et réflexion que la performance se dessine.
Les derniers jours, nous décidons d’inviter des villageois dans l’atelier pour une présentation de notre nouvelle performance, pour partager avec eux la production réalisée à Saint Vincent et comment nous nous sommes inspirés du lieu. C’est un moment particulièrement important, nous pouvons échanger directement avec eux sur leur ressentis. Nous repartons de Saint Vincent, forts de ces discussions, avec une nouvelle proposition que nous allons baptiser plus tard Parcours Santé.
Nous avons fait la première présentation publique de cette performance samedi 27 janvier, sur invitation de La Lune en Parachute dans le cadre de la clôture de l’exposition vidéo Eaux Vives.